Pourquoi conseillez-vous de concentrer la ration en période de stress thermique ?

En situation de stress thermique, les bovins mangent moins. L'ingestion baisse alors même que les besoins énergétiques augmentent. Cela pour différentes raisons : hyperventilation, inflammation due à un syndrome de l'intestin perméable, système immunitaire sur-sollicité... Si rien n’est fait, les animaux se retrouvent rapidement en situation de déficit énergétique. La baisse de l’ingestion a un impact sur leur santé et la production de lait des vaches laitières par exemple.

Comment procéder sans accroître le risque d’acidose ?

En effet, le stress thermique est un facteur aggravant du risque d’acidose ruminale. des vaches On ne peut donc pas utiliser d’aliments acidogènes, comme des concentrés contenant beaucoup d’amidon, par exemple. Pour augmenter l’apport énergétique de la ration, il faut augmenter la quantité d’UFL par kg de MS en utilisant des solutions non acidogènes. C’est le cas des matières grasses protégées by-pass, comme Vitafat ou Vegelin, assimilées par l’organisme directement dans l’intestin, mais aussi des céréales protégées - alcalinisées - comme le XL Grain, conçu pour rendre la céréale non-acidogène et augmenter son niveau protéique.

En effet, XL Grain élève le niveau de protéines à +45% dans la céréale. Pour ajouter plus de céréale dans les rations sans risque d’acidose pour les bovins, le pH du produit XL Grain est augmenté à 9. Cet aliment complémentaire va donc donner de l’énergie à vos animaux tout en augmentant le pourcentage d’amidon sans risque d’acidose. Ainsi, il va valoriser les céréales de la ration des vaches laitières en production, des génisses en croissance ou encore des bovins d’engraissement. Pour utiliser XL Grain, mélangez des céréales matures et de l’eau en fonction de l’humidité de la céréale à la récolte ou lors du stockage avec une mélangeuse. La conservation de ce produit est optimale.

Quel est l’intérêt d’apporter un produit précurseur de glucose ?

Les analyses de sang effectuées sur des bovins en condition de stress thermique font systématiquement apparaître une glycémie basse. En effet, une grande partie des sucres synthétisés par l'organisme est utilisée pour lutter contre l’inflammation causée par le syndrome de l’intestin perméable. Dans ces conditions, on comprend bien l’intérêt d’augmenter le taux de glucose sanguin, en association avec un apport de minéraux chélatés. Pour cela, je conseille d’avoir recours à des précurseurs dans la ration, notamment des produits à base de propylène tels que Glycoline, qui vont apporter de l’énergie sous forme non-acidogène et seront transformés directement en glucose.

Comment utiliser Glycoline et quels résultats en attendre ?

Glycoline doit être dosé de 150 à 200 ml/jour dans la ration des laitières pendant les périodes chaudes. En 2016, Vitalac a suivi un élevage à Chypre qui s’en est servi tout l’été. Par 40°C, la baisse de production de 10 kg de lait habituellement observée a été ramenée à 5 kg. Le retour sur investissement a été estimé autour de 1 € par vache par jour. En France, il n’est pas nécessaire de le faire en continu tout l’été. Il suffit d’en ajouter pendant les pics de chaleurs - plus de 28°C plusieurs jours d'affilée - en démarrant un peu avant et en prolongeant un peu après. Le coût est d’environ 0,40 €/vache. Cela évite de chuter de 2 l/vache, soit un gain d’environ 0,25 €/vache/jour. Glycoline est aussi très appétent. On peut l’utiliser en top feeding, versé sur la ration en milieu de journée : les vaches viendront manger un repas supplémentaire.

L'objectif premier de ce produit est de maintenir le niveau de glucose des vaches laitières et des petits ruminants. En effet, la baisse du glucose durant les périodes de chaleur entraîne un stress thermique et ainsi une réduction de la production de lait. Ce produit a également une action sur le risque de cétose et d’hypoglycémie chez la vache laitière. En effet, la cétose est un problème courant en début de lactation : 40% des vaches sont impactées en élevage. De plus, il évite un déficit énergétique de la vache.

Amélie Cornillet

L’éleveur doit limiter l’impact de la baisse d’aliment ingéré et combler l’augmentation des besoins avec une ration consommée en moins grande quantité, mais plus riche en énergie. C’est ce qu’on appelle concentrer la ration.

Objectif n°1 en cas de stress thermique ?