De la fauche au pressage 

Le foin est composé de plantes herbacées qui une fois récoltées se présentent sous forme de balles ou de bottes. Avant d'arriver à ce stade, il passe par plusieurs étapes successives qui doivent toutes être réalisées avec attention. La fauche, la fenaison (séchage), l'andainage (rassemblement des fourrages), le pressage (mise en balle) avec option enrubannage si besoin. 

La valeur nutritive du foin dépend de plusieurs facteurs. 

  • De la variété choisie

    - Soit des plantes graminées (Dactyle, Ray-Grass, Fétuque, …) aux feuilles longues et plates, avec peu ou pas de tiges et qui sèchent facilement au soleil.

    - Soit des plantes légumineuses (Trèfles, Luzerne, Sainfoin, …) aux feuilles courtes séchant facilement mais attachées fragilement à des tiges cylindriques dures et solides, qui, elles, sèchent, difficilement. Ces différentes structures végétales ont des particularités différentes qui demandent des manipulations adaptées.
  • Du stade de récolte 

    Avant épiaison des plantes graminées ou des bourgeons des légumineuses.
  • D'une hauteur de fauche juste 

    A plus de 10 cm du sol (hauteur des chevilles). Une fauche trop rase a plusieurs défauts :  l'herbe peut être souillée par les taupinières, elle peut compromettre une bonne repousse et risque d'intégrer au foin des feuilles basses dégradées ou de mauvaise qualité  A l’inverse d’un ensilage, la plante n’est pas hachée.
  • D'un bon taux d'humidité

    Séchage au sol, fanage avant bottelage, le but à atteindre est une humidité endogène à la plante de l’ordre de 20%, sans tenir compte de la rosée, de la pluie et/ou du brouillard. Cette humidité extérieure à la plante peut induire une mauvaise conservation. Par ailleurs, chez les légumineuses un fanage trop intense provoque d’importantes pertes de feuilles. Le foin d’herbe jeune offre les meilleures qualités nutritionnelles mais est long à sécher alors que le foin d’herbe en floraison ou même épié sèche mieux mais a perdu une importante part de ses valeurs nutritives (-15 à -20%). 
Différents foins.png

Comment bien conserver le foin ? 

La question se pose surtout lorsque les conditions climatiques difficiles provoquent une récolte précoce (65-80% de matière sèche). 

Quels sont les risques d'une mauvaise conservation ? 

Toutes ces plantes à foin portent à leur surface une importante charge en spores fongiques.

En présence de l’humidité résiduelle dans les bottes, les spores se réactivent, se développent (feutrage blanchâtre caractéristique dans le foin moisi), consomment des nutriments et provoquent de l’échauffement qui peut être intense, allant jusqu’à l’auto-combustion du foin parfois . Pour être conservé sans risques, d'échauffements, voire d'incendie, le foin doit être engrangé à un taux d'humidité égal ou inférieur à 15 % (sauf séchage en grange). Garantir la stabilité du foin est primordial pour éviter les incidents. 

Attention au fait que le séchage continue en balles, il ne faut donc pas les entasser tout de suite.

Si le foin moisit, il aura mauvais goût et sera repoussé et non consommé par les vaches, c'est une perte sèche. Il peut également être générateur de poussières qui sont en fait des nuages de spores fongiques susceptibles de provoquer des éternuements chez les vaches et de créer des lésions pulmonaires.  

Ci-contre : auto-combustion de balles de foin empilées devenues impropres à la consommation. 

Combustion foin bis.png

Comment prévenir ces risques ? 

En utilisant un conservateur sous forme liquide, très typé antifongique avec une majorité d'acide propionique pur ou tamponné à l'ammonium. Il sera appliqué au moment de la récolte avec un matériel adapté. L'acide propionique est particulièrement recommandé pour prévenir le développement des moisissures et des levures.

Les nutritionnistes Vitalac ont spécialement formulé Fongisafe, un conservateur à base d'acide propionique sous forme estérifiée, ce qui le rend moins volatile, apporte un meilleur confort à l'utilisateur et permet la rémanence du produit. La durée d'action sera également plus importante. 

 

 

Pourquoi traiter le foin ?

Pour plusieurs raisons :

- Permettre une date de récolte à un stade précoce 

- Réduire les pertes à la récolte 

- Avoir un foin aux meilleures valeurs nutritionnelles 

- Prévenir les moisissures 

- Limiter la formation de poussières 

- Garantir une meilleure appétence 

A noter : Lors du sprayage, au moment de la récolte, il est important de vérifier que les buses de l'appareil de distribution soient fonctionnelles. Des embouts bouchés peuvent en effet empêcher la distribution du produit de façon uniforme, une partie du foin non traitée peut alors être contaminée et rendre l'ensemble de la balle inutilisable.

Ci-contre : une botte de foin dont la partie du milieu est moisie, certainement à cause d'une répartition inégale de conservateur.  

Botte de luzerne moisie au milieu flèche.png

Vous êtes plutôt concerné par la conservation des ensilages ? lisez l'article ci-dessous